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LES ANNEES 90
Les
lieux gay
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Les années 90 débutent par de nombreuses ouvertures de bars
dans la vieille ville. Le "3 rue Lafayette" retrouve à nouveau Lolotte
qui, après le Club à Metz, ouvre le
Petit Club à Nancy qui succède ainsi au
Cotton Club. Deux autres bars à l'ambiance plutôt gay-friendly ouvrent
aussi à cette époque en vieille ville : Le
Batchi Bar, rue Saint Epvre et le
Bombardier, 71 Grande Rue. Le Batchi est
fréquenté par une clientèle très jeune dans un cadre très fifties :
néons, chromes, carrelage, zinc et deux pots d'échappement chromés de
moto au plafond. S'il faut sonner pour entrer le soir, il y a aussi une
petite terrasse pour profiter de la douceur des débuts de soirée. Le
Bombardier propose quant à lui, une déco inspirée par l'aviation, la
clientèle gay bon chic bon genre de Nancy s'y retrouve. A cette époque
Nancy est une ville très animée puisqu'on y trouve, dans un périmètre
restreint, une trentaine de bars dits d'ambiance et une douzaine de
discothèques. Si les gays préfèrent fréquenter en priorité les bars
précités, il n'est pas rare d'en rencontrer aussi beaucoup dans
d'autres lieux. La Brasserie Saint-Epvre, sur la place du même nom est le lieu de RDV préféré des
après-midi et de l'apéritif. Sur la même place le
Pinnochio attire aussi une clientèle
gay et gay friendly. Coté boite gay, le 27 rue de la Visitation a
retrouvé son ancien nom, le Synonyme. Les spectacles de travestis continuent d'y attirer la
clientèle homo. Une autre boite, moins connotée gay en propose
également, c'est le Piano-Bar Europe à Vand½uvre où les Make Up
ont élu domicile.
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Si le début des années 90 faisait de Nancy la
ville la plus gay de Lorraine, la fin des années 90 est beaucoup plus
sage. Le Petit Club cesse définitivement d'être un bar homo avec le
départ de Lolotte pour Pont-à-Mousson puis à nouveau pour Metz où il
ouvrira le Kargo. Quant au Synonyme, rue de la Visitation, il change
une fois encore de nom pour s'appeler la Luna.
Mais cette boite gay historique finira aussi par disparaître. Un seul
bar continuera à assurer la permanence des bars gay en vieille ville : les Piétons au 7 Grande Rue, en face du Palais Ducal,
mais il disparaîtra aussi avec la décennie 90. A l'aube de l'an 2000
Nancy est presque déserte pour les gays, heureusement il y a depuis
juillet 1998 un sauna gay, le premier de la ville : Le Sauna Club LG, rue Alfred Mézières. Pour boire un verre,
les gays se retrouvent de plus en plus dans une boite hétéro de la
ville située sur la place Stanislas, La Place.
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Dans les années 90, de nombreux serveurs de
restaurants ouvrent à leur tour leur établissement. Une nouvelle
génération de restaurateurs fait bouger le métier et s'installe en
vieille ville et en particulier rue des Maréchaux. L'ambiance
gay-friendly, le cadre original inspiré d'un thème particulier, les
terrasses caractérisent ces nouveaux restaurants. Le Bistrot de Gilles continue de drainer une clientèle d'habitués
mais aussi de jeunes qui apprécient cet établissement. A coté, ouvre le Square, un peu plus loin, rue de la Source, c'est l'Amusette Mangeoire, rue de la Primatiale, derrière la
cathédrale, c'est les
Bacchanales avec leur
déco années 30. N'oublions pas non plus Le Bistrot Lorrain rue Stanislas et l'Autre Jour qui succède au Store rue Saint Dizier, sans en perdre la
clientèle. Enfin, le
Vaudémont et le Ferry III continuent d'avoir leurs
inconditionnels.
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Culture et
militantisme
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L'événement majeur des années 90 à Nancy, c'est la naissance
des deux associations Homonyme et LesBienNées.
Homonyme, association gay et lesbienne, fait son
apparition en avril 1994 sur le Campus de la Fac de Lettres de Nancy.
Elle est due à l'initiative de jeunes étudiants qui ne trouvaient pas
leur place dans l'association gay de l'époque "Gai Lorraine" qui manquait un
peu de dynamisme. L'apparition d'Homonyme sonne aussi la disparition
progressive de Gai Lorraine et de sa version lesbienne "Clair de Femmes".
L'association lesbienne et
féministe LesBienNées voit le jour en avril 1996. Dès le début, cette association
est non mixte.
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Ces nouvelles associations lancent dès le
début de leur existence des festivals spécifiquement gay. "Cinéma et Homosexualité" voit le jour en 1994 sous la forme d'une
soirée durant laquelle sont projetés des films gays et lesbiens. A
partir de 1998, ce Festival durera chaque année une semaine complète.
Des tentatives de gay pride sont organisées à partir de 1995 à
l'initiative d'Homonyme et Aides 54. Elles n'attireront qu'une
trentaine de personnes. En 1997 et 1998 le Carnaval Gay et Lesbien est organisé dans les rues de Nancy, mais il
ne rassemblera pas grand monde non plus. En revanche, l'ambiance y était... et les
murs de la mairie de Nancy résonnent encore de doux noms d'oiseaux...
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Affiche de la Semaine du Cinéma lesbien et gay de 1999
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