De nouveaux bars messins ciblent désormais
aussi la clientèle gay friendly comme Le
Squat qui ouvre le 3 août 2003. Le
Zen Café publie des publicités en direction des gays et ouvre
son caveau à cette clientèle en créant Le
Dress Code Bar, mais l'expérience ne durera que quelques mois.
Impasse Chaplerue, un nouveau bar attire la clientèle lesbienne : Le Premier.
En
juillet 2003, le Stadium de
Montigny-les-Metz est vendu. Une nouvelle équipe en prend la direction,
le rénove et ouvre le 26 septembre 2003 un nouveau bar plutôt
gay-friendly, Le Happy Night Bar
(HNB).
Dans
le même ordre d'idées qu'au Zen Café, le
Bar Des 2 Zèbres avait décidé de mettre son caveau à la
disposition de l'ancienne équipe de l'Appart pour des soirées gay.
L'expérience du Kavo Des 2 Zèbres
s'arrêtera aussi en juillet 2003. Mais l'ex-équipe de l'Appart reprend
en novembre 2003 le Caveau du Zen Café laissé vacant par le Dress Code
et y crée Le Heaven. Vous
suivez toujours ? Bien... mais le Heaven ne vivra lui aussi que
quelques mois puisqu'il fermera au début 2004.
Toute
cette effervescence va aussi entrainer la fermeture d'établissements
plus anciens : Le Paradis
ferme en juin 2003
Et
ce n'est pas fini... L'équipe qui avait créé l'Agora Club
à Florange, décide de quitter Florange en octobre 2003 pour créer une
nouvelle boite à Dudelange au Luxembourg, qui prend aussi le nom
d'Agora. La boîte de Florange reste fermée en attendant un autre
repreneur qui arrivera en 2004 mais ne connaîtra pas le succès.
Le Premier qui avait récupéré la
clientèle lesbienne va aussi fermer
ses portes en 2004. Entre la fin 2002 et le début 2004 on a assisté à
l'ouverture et à la fermeture d'une bonne quinzaine d'établissements
gay à Metz. Mais en juillet 2003, une nouvelle équipe reprend le
Privilège et crée L'Endroit,
nouvelle boite gay du centre ville. Le succès est immédiat. Deux mois
plus tard, cette même équipe rouvre aussi l'Appart, juste en face, après
rénovation complète de l'établissement. Metz retrouve ainsi ces deux
endroits épicentres de la vie gay.
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Du coté des établissements
gay friendly, la spendide salle de l'Entrée
des Artistes organise de temps à autres des spectacles de
travestis, Les Arcs participe
aux Transculturelles et L'Atmosphère
renoue avec sa tradition gay friendly de longue date.
La
vie gay messine va à nouveau se stabiliser durant quelques années
autour de ses deux locomotives, l'Appart et l'Endroit, ne laissant
guère de possibilités de développement à d'autres établissements.
Le Pink,
reprenant l'adresse d'un des premier bar gay de Metz, place des
Paraiges, va connaître son petit succès durant quelques années.
Le
seul établissement qui va entrer en concurrence frontale face à
l'Appart et à l'Endroit va s'ouvrir en 2005 avenue Foch au niveau de la
place Mondon : Les Bains.
Cet établissement bénéficie d'une belle surface et donc d'une grande
capacité d'accueil. Il va embaucher des DJ's et séduire rapidement la
clientèle gay et friendly. Au bout de 2 ans, il est repris, transformé
et cible encore davantage la clientèle LGBT : En 2007, il devient le Gd'O.
Peu
à peu, le Gd'O, qui ne bénéficie pas des horaires de fermeture de
discothèque va concurrencer sévèrement l'Appart. Cette dernière
institution va résister mais va être obligée de s'ouvrir à une
clientèle plus large et de moins en moins gay. L'Endroit va rester la
boite LGBT pour les fins de soirée lorsque les deux autres
établissements doivent fermer vers 2 heures.
Ces
trois établissement vont assécher toutes les autres initiatives.
LES RESTAURANTS
Dans
les années 2000, il n'existe toujours pas de restau gay à Metz,
comme on en trouve dans les grandes capitales, mais de nombreux
restaurants sont tenus par des gays ou des couples gay et la clientèle
peut parfois y être majoritairement homosexuelle le soir mais
généralement assez mélangée.
Au
début de la décennie, le Bagatelle,
dans le quartier étudiant, va se transformer en Quai des Brumes, le Blue Design va ouvrir en
Outre-Seille, mais ils fermeront en 2002. Le Coco Grill et sa sympathique
patronne et le Lobo Tapas vont
prendre le Relais dans les mêmes quartiers respectifs à quelques mètres
des établissements précédents. Dans le quartier de la gare c'est le Romarin qui va offrir un cadre et
une cuisine un peu plus haut de gamme pour une clientèle mélangée. En
plein Centre, c'est l'Antre D'eux
qui va attirer une clientèle homo surtout en soirée durant de
nombreuses années puisqu'il ne fermera qu'en 2012.
LES CRUISING, SAUNAS ET SEX-CLUBS
Si les bars messins ne proposent pas de backroom, à part le Paradis qui s'était timidement
risqué à proposer une arrière salle un peu sombre, les échanges sexuels
se concentrent essentiellement dans les saunas et dans un grand
sex-club du quartier de la gare.
C'est l'ancien cinéma porno le Royal qui
va se transformer de plus en plus en sex-club. Cette magnifique
salle située rue Gambetta, attirait déjà les homos depuis plusieurs
décennies mais de manière non officielle. En avril 2002, il annonce
clairement la couleur. Toute une zone de cruising est aménagée avec des
cabines, des vidéos, des glory-holes et la grande salle continue à
projeter en continu des pornos hétéros. Le cinéma communique désormais
auprès de la clienyèle gay en s'annonçant "le plus grand backroom de
l'Est de la France." La clientèle y est très diverses : des gays, des
travestis, des hétéros se mélangent au gré des fantasmes dans les
différentes zones de l'établissement mais aussi au gré de soirées qui
leur sont spécialement dédiées.
Le Sauna le Blue Club, ouvert
en 1999 va fidéliser sa clientèle et traversera la décennie
paisiblement alors que d'autres établissements comparables vont ouvrir
en périphérie. Le Libertin,
rue des Ferrandiers, comme son nom l'indique, ne s'adresse pas qu'aux
gays mais va néanmoins tenter de séduire cette clientèle. Un autre
établissement va ouvrir aussi à Marly, le
Men's Club. Il va se constituer aussi une clientèle fidèle
jusqu'à la fin des années 2000.
Quant aux lieux de drague extérieurs, et en particulier la célèbre Ile
du Saulcy, ils vont être en perte de vitesse au profit des aires
d'autoroutes et surtout de l'internet qu crée de nouvelles habitudes de
rencontre ou de sexe virtuel.
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Le
militanstisme
Sous l'influence
de l'association Couleurs Gaies,
créée en 1999, le militantisme va se développer fortement à Metz.
L'association est très active. Si elle offre des activités conviviales
à ses membres, elle va aussi multiplier les revendications politiques.
Du coté des manifestations
culturelles, elle va se joindre à Aides Lorraine Nord pour
l'organisation des Journées Messines de l'Homosexualité qui vont se
transformer en "Transculturelles Gay et Lesbiennes" en 2001. Couleurs
Gaies va aussi réussir à fédérer durant quelques années les
associations luxembourgeoise Rosa
Letzebuerg et nancéienne Homonyme
pour l'organisation des ces Transculturelles dans les trois villes
ainsi qu'à Thionville. Ces journées sont constiuées d'un festival de
films LGBT avec la participation du cinéma Caméo mais aussi de grandes
soirées festives à Plappeville.
Depuis juillet 2000, la première
version du site internet où vous êtes actuellement, qui s'appelait
encore Metz Gay, va promouvoir
toutes ces manisfestations, non seulement de Metz mais aussi de Nancy,
Luxembourg et Sarrebruck.
En juin 2002, Couleurs Gaies va lancer
une journée de la Fiérté LGBT pour tester le terrain avant
l'organisation d'une Marche des Fiertés. Les militants vont distribuer
durant une journée des tracts sur la place Saint Jacques et ses
terrasses qui sont le salon de la ville. L'accueil du public sera
plutôt bienveillant même si une certaine appréhension s'était
manifestée préalablement car les messins ont la réputation d'être
plutôt conservateurs et traditionnalistes.
La même année l'association va mettre
au point une malette pédagogique destinée à intervenir en milieu
scolaire pour lutter contre l'homophobie.
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Accueil et écoute à AIDES 57 |
Stéphane Aurousseau,
Président de l'association Couleurs Gaies,
lors de la première journée
de la fierté LGBT de Metz
Place Saint-Jacques le 22 juin 2002
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Manifestation Place Saint Jacques le7 mars
2003 |
Happening de Couleurs gaies rue Serpenoise
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Mais c'est en 2003 qu'un véritable
tournant va s'opérer dans le militantisme en Lorraine. Couleurs Gaies
va organiser le 31 mai 2003, la première gay pride de Lorraine qui va
attirer plus d'un millier de participants dans les rues du centre de
Metz. Un succès inattendu pour cette marche, dont le slogan est "Pour
en finir avec les discriminations." Couleurs Gaies et ses bénévoles
peuvent être fiers de cette réussite car le soutien des autres
institutions et des commerces LGBT a été plutôt faible, sans parler de
l'absence totale de subvention de la part de la ville et des
collectivités locales. Le parcours s'est déroulé de l'Ile du Saulcy à
la Cathédrale en traversant le secteur piétonnier et en particulier la
rue Serp et la rue des Clercs.
Après cet événement majeur pour la vie gay de la cité qui marque la fin
de 3000 ans de honte, de silence et d'hypocrisie, METZ ne pourra plus
jamais ignorer ses gays et lesbiennes.
Depuis lors, Couleurs Gaies ne va
jamais cesser de descendre dans la rue pour manifester contre les
propos homophobes des dignitaires religieux ou l'homophobie de la
municipalité de l'époque.
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31 mai 2003 : Première
gay pride de Lorraine
1 millier de manifestants entre l'hôtel de ville et la cathédrale.
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5
juin 2004 : Deuxième marche des fiertés de Lorraine à Metz
1500 personnes dans les rues de la ville
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Affiche
de la Gay Pride Lorraine 2006
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En 2004, l'association va accueillir
les 9ème rencontres de la Fédération Francaise des Centres LGBT.
L'association Couleurs Gaies reçoit dans ses locaux une quarantaine de
responsables associatifs de toute la France mais aussi de Belgique et
du Luxembourg. Débats, conférences, confrontations d'expériences
marqueront ces deux journées. On notera aussi la présence de deux
responsables politiques lors de ces rencontres : Denis Jacquat, député
de la Moselle, et Anne-Marie Isler-Béguin, députée au Parlement
européen.
En vue de fédérer davantage de
structures autour de la marche des fiertés, Couleurs Gaies va être
aussi à l'initiative de la création d'un Collectif d'Organisation des
Marches des Fiertés LGBT de Lorraine qui va réunir : Couleurs Gaies,
Lorraine Gay (ex Metz Gay), Homonyme, Rando's Lorraine et Emergence 57,
la nouvelle association LGBT de l'Est Mosellan. Ce collectif
rassemblera en 2006, 16 associations LGBT de toute la Lorraine.
Le 5 mai 2004, 1500 personnes ont
défilé dans le Centre de Metz. Malgré les embûches de dernières minutes
organisées par la municipalité pour interdire la présence des chars
dans le secteur piétonnier (ce qui ne pose en général pas de problème
pour les autres manifestations), cette marche est un succès. A
partir de 2005, la marche des Fiertés LGBT de Lorraine se déroulera
alternativement à Metz ou à Nancy. Metz recevra donc les marches de
2006 et 2008 avec un succès qui ira croissant.
Dans la partie "Histoire des gay
prides en Lorraine", vous trouverez beaucoup plus de détail sur les
marches LGBT organisées à Metz.
Couleurs Gaies a également ouvert, dès
2001, son local associatif rue des Tanneurs. Son nombre d'adhérents n'a
cessé de croitre et ses soirées, désormais organisées à Solgne, battent
des record d'affluence.
Il est à noter également que Couleurs
Gaies s'est battue, depuis le début de son existence, pour la
reconnaissance de la Déportation pour homosexualité. Elle a obtenu, une
intégration progressive aux cérémonies du souvenir de la déportation
qui se déroulent chaque année en avril.
Contrairement à Nancy où il va se
créer deux associations LGBT par an, à Metz, Couleurs Gaie a
réussi à créer des commissions spécialisées : une commission jeunes,
une commission femmes, une commission trans, etc.... Elle va aussi
accueillir dans ses locaux d'autres associations comme Contact Lorraine, l'association des
parents d'homosexuels.
Le reste du tissus associatif mosellan
va être constitué de Aides Lorraine
Nord, d'Emergence 57, de Festy Night et de Lorraine Gay.
Emergence
57 va se constituer à Sarreguemines en 2002. Elle va se réunir
chaque semaine dans une MJC de la ville et organiser sa participation
aux Marches des Fiertés LGBT de Lorraine mais aussi aux cérémonies du
souvenir de la Déportation de Sarreguemines. Son action va être aussi
intensive dans les domaines de la lutte contre l'homophobie ou contre
le Sida. Elle s'essouflera à la fin des années 2000.
Lorraine
Gay va faire partie des premières associations signataires du
Collectif d'Organisation des Marches des Fiertés LGBT de Lorraine. Elle
va aussi avoir des actions nationales notamment en créant un site
internet destiné à coordonner les actions associatives au niveau
national pour la reconnaissance de la déportation pour homosexualité :
"Projet Triangle Rose 2004". Elle va également gérer le site de la
Fédération Française des Centres LGBT.
Festy
Night va se créer à l'initiative d'un dissident de Couleurs
Gaies. Son objet sera essentiellement festif en organisant des soirées
au Caveau des 2 Zèbres. L'association s'éteindra au bout de 2 années.
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