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LES ANNEES 2000
Les
lieux gay
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Le début des années 2000 n'est pas une année très gay à
Nancy en ce qui concerne le secteur commercial. Depuis la fermeture des
Piétons, du petit Club et du Synonyme, il ne reste plus grand chose
pour les sorties nocturne à part quelques établissements gay friendly. Le Pinnochio et la Brasserie St Epvre sur la place
Saint Epvre proposent une belle terrasse en été, et les homos aiment
s'y retrouver. Le soir quelques bars de la vieille ville peuvent
présenter un intérêt comme Le
Mezcalito ouvert depuis le 20 mai 1999. Du coté des
discothèques, quand ils ne vont pas à Metz, les gays nancéiens
fréquentent de plus en plus La Place,
sur la place Stanislas. Pierre et Jackie au bar sont très accueillants
avec les gays et ces derniers sont souvent majoritaires le dimanche
soir.
En avril 2001, c'est l'ouverture du Coct'au rue Gustave Simon à deux
pas de la Place Stanislas à l'entrée de la vieille ville. Cet
établissement, à la direction féminine, est fréquenté par les gays et
surtout par les lesbiennes. Il est suivi de près par Le Dédicace Bar
qui ouvre de l'autre coté de la vieille ville à l'entrée du faubourg
des Trois Maisons. Cet établissement, de grande taille, propose une
table de billard et de nombreuses soirées. Le Coct'au et le Dédicace
sont les véritables bar gay et militants qui manquaient à Nancy depuis
plusieurs années. En décembre 2001 les homos de la Meurthe-et-Moselle
Nord, dans la région de Longwy peuvent aussi s'encanailler à deux pas
de l'autre coté de la frontière belge : La discothèque, Le Privé du
Rubis ouvre à Aubange.
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L'année 2002 confirme la naissance d'un véritable quartier
gay friendly à Nancy. Entre le
Coct'au et le
Dédicace, les deux bars gay, la
Grande Rue propose désormais une palette de bars gay friendly : le
Mezcalito est rejoint par la
Quinta qui ouvre en février 2002 et
le BPM, juste à coté en mai 2002. Chaque établissement a sa
personnalité, ambiance australienne à la Quinta, de la techno et de la
house au Mezcal et au BPM. Les nancéiens attendaient aussi l'ouverture
d'une discothèque depuis des années. C'est chose faite en cette année
2002 : Le Magma laisse sa place au Polaris qui se déclare discothèque gay. Mais les gays nancéiens
auront du mal à prendre leurs habitudes dans cet établissement et
continueront à préférer l'ambiance de la
Place dont les soirées "Sunday is
gay" attirent beaucoup les garçons le dimanche soir.
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L'année 2003 est encore une année féconde en ouvertures de
bars à Nancy. La vieille ville, et en particulier la Grande Rue,
continuent à attirer les initiatives gay friendly : Après Le
Dédicace, Le
Coct'au, Le
Mezcalito, Le BPM, La Quinta, le quartier voit l'ouverture des Bamboux. Ce bar à la déco exotique et
originale ouvre juste derrière la Porte de la Craffe. Fabrice, le
barman du Dédicace a créé ce petit bar à son image. Laurent Valdeck aux
platines, Fabrice au comptoir, le succès est immédiat. Le
quartier de la cathédrale voit aussi sa vie nocturne s'éveiller. Pierre
et Jacky quittent La Place et ouvrent un grand bar gay friendly, Le Madone Café. Ce bar possède une
petite piste de danse et les animations DJ sont nombreuses. Derrière la
cathédrale, Philippe ouvre l'Underground
Kafé en novembre 2003. Cet établissement est la réplique (en
plus petit) de l'Underground Kafé de Bruxelles où Philippe était
co-gérant : même logo, même ambiance avec des spectacles dans le
caveau. Le Fun Wave est
ouvert le 3 janvier 2003 rue de la Hache par Stéphane et Zouzou. Ce bar
ouvertement gay organise des soirées spectacle avec le Show de Lady
Sabrina le dimanche soir, mais aussi de nombreuses soirées chaudes avec
des gogos, des strips, des soirées black-out...
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Mais cette multiplication des bar LGBT ou gay-friendly va
avoir pour conséquence de morceler la clientèle et de nombreuses
enseignes vont s'éteindre en 2004, comme le Fun Wave, Les Bamboux, la
Quinta et le BPM.
Le
Terminal Export, cette grande salle qui abritait souvent des
soirées gay associatives va aussi fermer ses portes.
La
Villa va remplacer les Bamboux et le 2 pour Cent va remplacer le BPM. La Villa tient à l'appellation "gayfriendly" mais les gays
semblent largement majoritaires dans ce petit bar à la déco sympa et à
l'imagination débordante. La programmation musicale de la Villa est
très house et l'ambiance très festive et délirante. Le 2 pour Cent avec
son cadre clean et de bon goût joue aussi la mixité des clientèles :
pas de sectarisme ici, tout le monde est bien accueilli. L'ambiance y
est plus feutrée qu'à la Villa mais le 2 pour Cent a aussi l'avantage
de proposer une grande terrasse en été.
Mais les fermetures vont se poursuivre. Le Dédicace, malgré
une clientèle fidèle, habituée à ce grand espace, va fermer ses portes
à son tour. Nathalie c'est associée avec
Fabrice (ex Sauna LG) pour transformer l'établissement en un club
libertin, L'Interdit. L'établissement y organise encore une fois par
semaine des soirées gay. Mais l'expérience sera de courte durée et une
nouvelle enseigne apparaitra bientôt : L'Unik,
à la fois bar, sex-club, sauna...
La boite Le Polaris ferme
également en 2005. Puis c'est au tour du Madone Café, de L'Underground, du 2 pour Cent. La vie gay à Nancy
semble se chercher mais aucun établissement n'arrive à fidéliser une
clientèle.
La Place est la seule boite fréquentée par les homos malgré les humeurs
d'un patron qui décide un jour de ne plus accueillir les homos, puis
qui se ravise le mois suivant en s'appercevant que cette clientèle est
son fond de commerce. Entre temps de grandes boites généraliste
organisent régulièrement des soirées gays et lesbiennes : C'est le cas
du Circus, de l'Antika, de l'O.
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Les Bamboux
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Le Terminal Export
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Le Fun Wave
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Le BPM
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De toute cette effervescence, il ne reste plus, au milieu
des années 2000, que quelques enseignes durables : Le Coct'au, Le Mezcalito, La Villa. L'Unik va fermer à son tour. Le
Coct'au va devenir le Prélud Bar,
mais l'accueil et la clientèle resteront toujours féminines.
La deuxième moitié des années 2000 va être plus sage. Un petit café va
se créer discrètement en haut de la rue Callot et attirer une clientèle
féminine mais aussi de gays : Le
Réservoir Café, avec sa petite terrasse et l'accueil sympathique
de Soizic qui va fidéliser une clientèle assez mélangée. La deuxième
expérience de cette fin des années 2000 va être le Next Bar. Le concept est assez
novateur à Nancy : Il s'agit d'un bar gay qui privilégie la clientèle
"bear" c'est-à-dire "nounours", ces gays qui revendiquent leurs formes
un peu rondes et leur pillosité. Dans la capitale et dans d'autres
pays, les bars bear n'ont pas cessé de se multiplier durant les
dernières années. Le Next s'installe rue de la Salle, une rue un peu
excentrée. L'endroit dispose d'une backroom, ce qui est aussi peu
fréquent à Nancy. Il va fédérer effectivement une clientèle
d'inconditionnels car l'endroit est très agréable et original, les
patrons sympas. Malheureusement cela ne va pas suffir pour rentabiliser
l'affaire et le Next fermera ses portes après sa trop courte expérience.
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Culture et militantisme
Le milieu associatif va être encore plus effervescent que le
milieu commercial dans le Nancy des années 2000. Il va se créer, en
moyenne, deux associations par an.
Aides Lorraine Sud, Homonyme et l'association lesbienne LesBiennées vont être rejointes par
de nombreuses autres associations, créées souvent à l'initiative de
dissidents.
En 2001, c'est l'apparition
de David et Jonathan Nancy-Metz,
antenne locale de cette association nationale chrétienne. L'Autre Cercle ouvre également une
antenne à Nancy la même année. Cette association est spécialisée dans le
lobying en milieu professionnel et constituée de chefs d'entreprises et
de responsables économiques. En 2002, Rando's Lorraine propose des
randonnées dans la région à ses adhérents. L'association Alter Egaux, qui trouve un
positionnement assez différent de celui d'Homonyme se crée également.
Une association d'étudiant, XXY est
crée également en 2002. Elle n'aura qu'une courte vie, contrairement
aux associations précédentes. En 2003, les
Joyeux Reporters innovent en apportant une revue LGBT qui
manquait à la Lorraine.
En 2004, à l'initiative de
Stéphanie Nicot, est créée l'association Trans Aide, association transgenre.
En 2005 c'est une seconde association lesbienne qui fait son apparition
: LesBienRaisonnable ? En
2006, le patron de l'Underground Kafé crée une antenne régionale de GayLib, l'association LGBT affiliée
à l'UMP. En 2007, la vénérable association Homonyme quitte la scène et
se voit dissoute en raison d'un trou financier inexplicable. Son
éclatement va morceler encore plus le tissu associatif nancéien. Des
anciens d'Homonyme lancent sans attendre la nouvelle association Equinoxe Nancy Lorraine en 2008.
Tout cela va morceler,
diviser le mouvement gay nancéien. Et les années 2010 verront encore
d'autres structures se créer.
Néanmoins, en positivant, on
retiendra néanmoins des actions militantes et culturelles importantes,
souvent issues de collaborations avec les associations entre elles.
LesboZomo,
comme son nom l'indique est destiné à partager la culture gay et
lesbienne avec les hétérosexuels. Ce festival est dû à l'initiative de
l'association LesbieNées et de Aides Lorraine Sud.
Les Transculturelles
vont proposer dès 2001 un festival de films LGBT à Nancy. Elles sont
organisées conjointement par Homonyme et les BienNées, en collaboration
avec Couleurs Gaies de Metz et Rosa Letzebuerg de Luxembourg.
Le Festival Cinéma est Homosexualité,
lancé en 1994, reprend en 2002 car Nancy quitte les Transculturelles
qui continueront à se dérouler à Metz et Luxembourg.
L'Inutile Festival est
aussi lancé en 2002 par LesBienNées et Homonyme en remplacement de
LesboZomo. L'inutile Festival présente une semaine de manifestations
destinées au grand public.
Une collaboration va
s'instaurer également pour l'organisation des marches LGBT de Lorraine.
Plusieurs associations nancéiennes vont rejoindre le Collectif
d'Organisation de la Marche des Fiertés LGBT de Lorraine en 2004 :
Homonyme, Rando's Lorraine, Alter Egaux. En 2005, elles seront
rejointes par Trans Aide et les BienNées et la première marche des
Fiertés LGBT sera organisée à Nancy en 2005 après deux années
successives à Metz. Désormais, les deux villes se partageront
l'événement une année sur deux. 2000 personnes se retrouveront sur la
Place Stanislas récemment rénovée sous la bannière arc-en-ciel.
Quelques autres thèmes et événements vont réunir les associations
nancéiennes :
Le crime homophobe de Jean-Pierre Humblot, va susciter chaque année, au
1er août, le fleurissement d'une stèle en son hommage.
Les cérémonies du Souvenir de la Déportation vont rassembler aussi gays
et lesbiennes pour rendre hommage à toutes les victimes du nazisme,
dont les homosexuels.
L'association Equinoxe va lancer des actions pour que les
homosexuels ne soient plus exclus du don du sang.
Il est à noter que la mairie de Nancy va soutenir activement durant
toutes ces années, les actions des assocaitions LGBT et participer
également à la lutte contre l'homophobie.
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