Déportation.
A quatre exceptions près, les seuls français a être déportés
officiellement pour "homosexualité" et donc au titre du paragraphe 175,
sont des Mosellans et des Alsaciens. Il y aura exactement 206
alsaciens-mosellans déportés pour ce motif. Les quatre autres français
sont originaires de départements de l'intérieur et volontaires pour le
STO (Service du Travail Obligatoire). Ils ont tous été déportés ou ont
transité par les camps de concentration de Schirmeck et
Nattzweiler-Struthof situés en Alsace. Leur signe distinctif est un
triangle rose cousu sur leur veste. Parmi ces détenus, 65 d'entre eux
sont nés entre 1872 et le début du siècle et ont donc entre 60 et 70
ans lorsqu'ils sont arrêtés. Ces chiffres proviennent de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation (http:// www.fmd.asso.fr) qui, après
quatre années de recherches historiques dans les archives, a publié un
rapport sur le sujet en novembre 2001. En totalité, les Allemands
arrêtent près de 100 000 homosexuels en Europe et près de 15 000
périront dans les camps. Il aura donc fallu près de 60 ans pour que
cette réalité historique soit enfin reconnue. Il est à noter que si les
lesbiennes ne sont pas concernées par le paragraphe 175 et ne peuvent
pas être arrêtées en raison de leur homosexualité, il arrive qu'elles
le soient en tant que "asociales", lorsque leur mode de vie ne s'insère
pas dans les normes de la société nazie.
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