Un
siècle pour devenir française.
Il fallut près d'un siècle (1552-1648) pour que la France passe du
protectorat à la souveraineté sur Metz. D'Henri II qui entre à Metz en
1552 à Louis XIII, les rois de France ne cessèrent d'étendre leur
influence à la ville qui reconnaît peu à peu leur autorité. Une
importante garnison française défend la ville. Le pouvoir royal est
représenté par un gouverneur qui nomme le Grand Conseil de la ville et
le Maître-Echevin. Ce rôle échoit aux plus grands seigneurs du royaume
qui s'étaient illustrés par leur bravoure. En 1583, sous le règne du
roi Henri III, dont l'homosexualité est
ostentatoire, c'est
un de ses mignons,
le duc d'Epernon, qui
est nommé gouverneur
de Metz. Il le restera durant 51 ans et sera un ardent défenseur de la
ville.
C'est un autre
roi adepte du beau vice,
telle était qualifiée
l'homosexualité, Louis XIII, qui, lors d'un voyage à Metz, en profite
pour tenter de renforcer sa souveraineté sur la ville en créant un
Parlement. Celui-ci devait remplacer définitivement les anciennes
institutions de la République messine. Mais grâce au duc de la Valette,
gouverneur de Metz, successeur et fils du Duc d'Epernon (et oui, les
mignons pouvaient avoir des fils...), l'opération échoue et Metz garde
ses institutions jusqu'en 1648, date à laquelle le traité de Münster la
rattache définitivement et officiellement à la France.
Pendant ce temps, le petit
peuple est exposé à la rigueur religieuse. Les bûchers s'allument
partout en Lorraine pour les sorcières, les hérétiques et les
sodomites. Les terres du Duché de Lorraine sont d'ailleurs plus
exposées que celle des trois évêchés et de Metz en particulier, en
raison de la folie meurtrière du procureur général du Duché, Nicolas
Rémy à la fin du XVIe siècle. Des
milliers d'hommes et de femmes périssent par le feu sur
les places des villes et villages de Lorraine et les archives
paroissiales de nombreux villages gardent la trace de condamnations
à mort pour sodomie. Il
suffit d'ailleurs
d'être dénoncé par n'importe qui pour passer à la "question", et la
torture vous faisait avouer n'importe quoi.
Le beau vice n'est toléré
que chez les nobles et les gouvernants, l'homosexualité du peuple ne
peut être que cachée et discrète et il valait mieux garder de bonnes
relations avec ses amants pour ne pas subir un jour leur vengeance.