C'est
ici que s'achève la 1 er Marche des fiertés Lesbienne, Gaie, Bi et
Trans de Lorraine, entre ce pouvoir politique (la mairie de Metz) et ce
pouvoir religieux (la cathédrale) qui nous conspuent alors que nous
sommes tous citoyens et que certains d'entre nous sont croyants. Nous
sommes là, aujourd'hui, dans les rues de Metz, plusieurs centaines,
presque un millier, venus de tout le grand - est de la
France,
- venus de Metz
- venus de Nancy
- venus de Strasbourg et de
Reims
- venus de Saint-Avold,
Thionville, Forbach, Sarreguemines, Sarrebruck
et Luxembourg
Nous sommes venus,
lesbiennes, gais, bi, trans et hétéros pour exprimer, par la fête et
dans la joie, notre colère devant une société qui affiche une tolérance
hypocrite, une société qui nous jure, à l'instar de Christine Boutin,
qu'elle nous aime mais s'obstine à nous reléguer au domaine de la
pathologie et de la perversion. Nous sommes là pour dire que nous ne
sommes pas parano, que le mépris, les humiliations, le harcèlement, les
agressions, ça existe, que ça n'est pas une exception mais au contraire
souvent la règle. Nous sommes là pour affirmer notre volonté de lutter
contre toutes les discriminations, pour que plus personne ne soit le
bougnoule, le nègre, le feuj, la salope, la pute, la gouine, le
travelo, la tante, la pédale, l'enculé, la tapette de qui que ce soit.
Nous sommes là pour exiger le respect:
- Ras le bol des blagues graveleuses des collègues de travail.
- Ras le bol de l'ostracisme du voisinage.
- Ras le bol de se faire passer comme colocataire pour louer un
logement à deux.
- Ras le bol de se faire passer pour hétéro pour trouver du boulot.
- Ras le bol de mentir à tout ou partie de sa famille.
- Ras le bol des doubles vies, des faux-semblants.
- Ras le bol des insultes homophobes et lesbophobes entendues partout,
tous les jours.
- Ras le bol des suicides 7 fois plus nombreux chez les jeunes homos.
Ces jeunes qui sont démolis avec la complicité d'une école incapable de
leur délivrer une information objective sur les sexualités.
- Ras le bol de passer pour des animaux de cirque quand on ose tenir la
main de soin conjoint.
- Ras le bol du mépris affiché par les associations d'anciens
combattants pour la mémoire des déportés homosexuels.
- Ras le bol des descentes de polices sur les lieux de drague.
- Ras le bol du peu d'empressement de la police pour intervenir contre
une agression homophobe.
- Ras
le bol de ces médias qui régulièrement dérapent et perpétuent
l'amalgame entre pédophilie et homosexualité.
- Ras le bol des Ardisson et
consorts qui ruinent le travail
d'éducation populaire mené par nos associations pour combattre les
stéréotypes débiles qui nous collent à la peau.
- Ras le bol, quand on est
trans, d'être à la merci des psy et des
tribunaux pour changer d'identité.
- Ras le bol de
l'invisibilité publique des lesbiennes.
- Ras le bol d'avoir peur de
perdre la garde de son gosse.
Oui, l'homophobie, la
lesbophobie, la biphobie, la transphobie, ça existe. Ce ne sont pas des
chimères de militants en mal de reconnaissance ou des hallucinations
communautaires.
Communautaire, communauté, communautarisme, le mot est lâché. La voilà,
la dernière marotte des réac de tout acabit, de gauche comme de droite,
qui oublient que le mythe du communautarisme sexuel est un des chiffon
brun de l'extrême droite, qui font semblant de ne pas comprendre que ce
qu'on appelle l'universalisme républicain n'est que la traduction
communautaire de la veille France blanche et vaticane.
Est-ce de la provocation que
de revendiquer l'égalité des droits et en dignité dans une république
dont la devise est "Libertés, Egalité, Fraternité". Non!
C'est pourquoi, nous
demandons:
1. La condamnation de l'injure publique et de l'incitation à la haine
homophobes.
2. L'instauration d'un médiateur de l'intégration des minorités.
3. L'ouverture du mariage civil au couple de même sexe.
4. L'égalité dans les procédures d'adoption entre homos et hétéros.
5. Un accès égal à la procréation médicalement assistée entre homos et
hétéros.
6. Une loi garantissant les droits des personnes transsexuelles.
7. La citation des motifs de déportation dans les cérémonies à la
mémoire des déportés.
8. Des rapports normalisés entre nos associations et les autorités
locales.
Enfin, rappelons qu'il est
de notre devoir de participer aux campagnes de pressions
internationales contre les nombreux états qui banalisent et même
encouragent la discrimination, les agressions, les meurtres des
lesbiennes, des gais, des bi et des trans dans le monde entier.
(source : site
internet de
Couleurs Gaies)