Paris
La
marche de Paris atteint son niveau le plus bas avec seulement 1000
personnes. Le mouvement gay se pose de réelles questions sur les
motivations de cette marche. Le Sida fait également des ravages
importants dans la communauté homosexuelle parisienne et les
préoccupations sont pour le moment davantage privées que collectives.
Le CUARH étant moribond et ne souhaitant pas organiser de
marche cette année, c'est une nouvelle structure, "la Fédération
Européenne Gay Pride" (FEGP),
qui a décidé d'organiser la marche. Elle a tenté, en vain, de
fédérer les associations. Cette structure a été
lancée à l'initiative de Raphaël Comby de SOS Racisme, dans le but de
mieux organiser cette marche et d'autofinancer des grandes campagnes de
communication et un sponsoring auprès des médias et des entreprises
commerciales gaies. Ces entreprises seront très présentes avec les
chars sonorisés des discothèques "l'Insolite", "le Club", "le Haute
Tension". La Marche est ouverte par la troupe "les Caramels Fous",
les filles de Lesbia Magazine et le char de Gai Pied Hebdo. Le CUARH et
Radio FG seront les grands absents de cette marche. L'association Aides
distribuera des préservatifs, seule allusion au Sida qui touche le
milieu homosexuel. Mais elle ne participe pas encore officiellement à
la marche.
Cette
mobilisation du secteur commercial n'a donc pas suffit à compenser la
perte de nombreuses associations et des militants qui ont considéré que
cette marche était détournée de sa fonction en étant privatisée. La
journée s'est conclue par un grand bal gratuit sur le quai de la
Tournelle. Ce bal du quai de la Tournelle était déjà devenu une
institution gay lors des 14 juillet des années précédentes. Malgré les
tracasseries administratives de la mairie de Paris, il concluera sur
une note festive une gay pride sans militantisme.
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Pour un historique plus complet de la marche parisienne en 1986 : Voir
le site Hexagone Gay
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