Communiqué de presse de l'association Equinoxe Nancy.
Durant le printemps et l’été 2003, l’agglomération nancéienne a été le
théâtre de multiples agressions à caractère homophobe, perpétrées par
une bande de jeunes hommes. Cette sinistre série s’acheva tragiquement
le 1er août de cette même année avec la mort de Jean-Pierre Humblot.
Leur technique était bien rodée : en groupe de 5 ou 6, ils demandaient
une cigarette et s’ils jugeaient que la personne correspondait aux
stéréotypes qu’ils se faisaient de l’homosexualité, ils la passaient à
tabac, et dans certains cas la jetaient dans le canal de la Marne au
Rhin. Si les autres s’en sont heureusement tiré, Jean-Pierre Humblot,
figure emblématique de Nancy réputée pour son extravagance, l’a payé de
sa vie.
Lors du procès de cette tragique affaire en 2007, les coupables étaient
incapables d’expliquer leur geste, déclarant qu’ils n’était pas
vraiment homophobes et qu’ils ne pensaient pas le tuer. Ce meurtre
était donc de la
simple bêtise, sans aucun fondement et non éduquée, en somme de la haine ordinaire.
Un Centre LGBT (lesbien, gay, bi, trans) tel que celui qui s’est
constitué en 2012 autour de notre association Equinoxe Nancy Lorraine,
permet certes d’accueillir des gens en difficulté et/ou en
questionnement, d’orienter les personnes et de les accompagner. Il
permet également de mutualiser les énergies pour porter d’ambitieux
projets pour lutter contre toutes les formes de discrimination et
d’obscurantisme, contre le VIH, les IST et le mal-être, et pour mener
une véritable démarche d’éducation populaire sur les questions
sensibles de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
C’est dans ce souci d’éducation que le conseil d’administration
d’Equinoxe Nancy Lorraine a pris l’initiative de baptiser son espace de
réunion, au 41 rue Charles III à Nancy,
« Salle Jean-Pierre Humblot ».
Samedi 28 juillet, à 16 heures, une plaque à cet effet sera dévoilée
en présence d’élus, de militants associatifs et d’adhérents de l’association.
Si cette plaque perpétuera bien sûr la mémoire de Jeannot, de sa vie
jusqu’à sa funeste conclusion, sa portée est éminemment pédagogique.
Elle rappelle à tous les visiteurs et animateurs du Centre LGBT
l’importance cruciale de notre lutte contre l’homophobie et la
transphobie, incite chacune et chacun à la vigilance sur les violences
et les préjugés qui viennent de l’extérieur, tout autant qu’au respect
de la diversité au sein de nos
rangs LGBT, de la liberté d’être et de paraître sans honte comme le faisait Jean-Pierre Humblot.
Il s’agit là d’un indispensable travail, sur le long terme, de mémoire
et d’éducation. Tout ce dont ont hélas manqué les coupables du meurtre,
tout ce qui aurait permis à Jean-Pierre Humblot de disposer librement
de ce qu’il était.
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