Paul MIRGUET
(1911-2001)
|
"L'homosexualité est un fléau contre lequel nous avons le
devoir de protéger nos enfants"
|
Paul MIRGUET (1911-2001) est né près de Metz
et ne se destine pas à la politique puisqu'il travaille avant guerre
dans le commerce de viande. Durant la guerre, il est FFI et dirige un
réseau de résistance dans l'Indre. A la libération, son passé de
résistant lui permet d'accèder à des postes de fonctionnaire dans
divers ministères dont celui du ravitaillement. En 1947, il devient
conseiller municipal RPF (gaulliste) à la mairie de Metz. En 1958, il
est élu député UNR jusqu'en 1962. Cette courte carrière de député sera
suffisante pour qu'il laisse sa trace par un amendement qui portera son
nom et associant l'homosexualité à un fléau social.
Le 18 juillet 1960, l'Assemblée Nationale
débat d'une loi destinée à combattre l'alcoolisme et le proxénétisme,
qualifiés de fléaux sociaux.
|
Paul MIRGUET intervient au micro et déclare :
"Je pense qu'il est inutile d'insister longuement, car vous
êtes tous conscients de la gravité de ce fléau qu'est l'homosexualité,
fléau contre lequel nous avons le devoir de protéger nos enfants.
Au moment où notre civilisation dangereusement minoritaire dans un
monde en pleine évolution devient si vulnérable, nous devons lutter
contre tout ce qui peut diminuer son prestige. Dans ce domaine, comme
dans les autres, la France doit montrer l'exemple. C'est pourquoi je
vous demande d'adopter mon sous-amendement. Le Parlement marquera ainsi
une prise de conscience et sa volonté d'empêcher l'extension de ce
fléau par des moyens plus efficaces, à mon sens, que la promulgation de
textes répressifs."
Cette loi et son "sous amendement" classant
l'homosexualité au même rang que l'alcoolisme et le proxénétisme sera
votée avec 323 voix pour et 131 contre et promulguée le 30 juillet
1960. Il est à noter que la plupart des députés votant contre, le
firent non pas par sympathie envers les homosexuels, mais pour défendre
le lobby de l'alcool.
|
Paul MIRGUET
|
En novembre 1960 ce décret permettra au
gouvernement, d'aggraver la peine encourue pour outrage public à la
pudeur quand il consiste « en un acte contre nature avec un individu de
même sexe », par une simple ordonnance : c'est le nouvel article 330,
alinéa 2 du code pénal.
Il faudra attendre 1982 pour que ces
dispositions homophobes disparaissent de la loi française.
|
|