Le Républicain Lorrain
s'est fait l'écho de propos tenus par certains maires de Moselle Est
que nous reprenons ici avec notre commentaire:
Patrick Gérum,
maire de Chesny :
« J’ai pris l’initiative d’en parler à mes adjoints, car j’ai moi-même
signé une pétition pour donner aux maires le droit de refuser de
célébrer ces unions. Je suis formellement opposé au mariage des
homosexuels. Ce n’est pas une histoire de religion, c’est plutôt une
question de principe. On commence par marier les homosexuels et,
demain, jusqu’où ira-t-on ? Je me suis imaginé la scène et j’en ai
conclu que j’étais incapable de célébrer ce type d’unions. Donc je
revendique le droit de refuser. »
LG : Le maire est le représentant de la loi et de la République
dans sa commune. S'il refuse d'appliquer une loi républicaine, il doit
démissionner de son poste, ainsi il sera en accord avec ses principes.
Doris Belloni,
maire d'Amnéville : "J’ai peur qu’on ouvre une porte sans trop savoir
ce qu’il y a derrière, comme les problèmes d’adoption et d’éducation
des enfants. Et puis, le mariage est une institution qui est le socle
de la famille. Je suis pour faire évoluer les choses, mais plutôt à
travers le Pacs que dans le cadre du mariage."
LG : Le mariage entre personnes du même sexe existe depuis plus de dix
ans en Hollande et il est appliqué depuis des années dans de nombreux
Etats des USA et des Etats européens comme la Belgique ou la très
catholique Espagne. Alors, pour savoir ce qu'il y a derrière la porte,
il suffit juste d'ouvrir ses yeux et d'observer ce que le mariage gay a
changé dans ces pays. Et en France, le nombre d'enfants élevés par des
couples du même sexe n'a cessé de croître, pourquoi refuse-t-on de
tirer les enseignements des études qui ont été faites sur ce sujet ?
Il n'y a pas de meilleur aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Quant au Pacs, il doit être différent du mariage pour proposer
plusieurs alternatives aux couples hétéros comme homos. Et chaque
citoyen doit être libre de choisir le statut qui lui convient le mieux,
y compris celui de ne pas se marier ou se pacser. Si l'on veut lutter
contre les communautarismes, il faut que le droit de choisir soit le
même pour tous, et non pas le mariage pour les uns et le Pacs pour les
autres.
Hubert Bur,
maire de Cappel :
« Le mariage doit rester une histoire entre un homme et une
femme. La société marche sur la tête ! Jusqu’où va-t-on aller comme ça
? »
LG : Jusqu'à ce ce que l'amour soit reconnu comme une valeur
universelle quelque soit sa race, sa condition, son âge, sa religion ou
non-religion, son orientation sexuelle.
Pierre Lang, maire de
Freyming-Merlebach :
« Cette
loi mettrait gravement en péril l’institution même du mariage. Le
mariage institue la famille, ce qui sert de cadre à l’éducation des
enfants. Que des homosexuels veulent vivre ensemble, cela les regarde.
S’ils veulent plus, il existe le Pacs ».
LG : Rassurez-vous, il y aura beaucoup plus de mariages
qu'aujourd'hui et cela va redonner goût à des jeunes de se marier sans
porter préjudice à qui que ce soit. Personne n'obligera un hétérosexuel
à divorcer pour épouser une personne de son sexe.
Savez-vous qu'il existe des familles homoparentales ?
Savez-vous que des adolescents sont jetés à la rue par leurs parents
parce qu'ils sont homosexuels ?
Paul Fellinger,
maire de Sch½neck : « Pour les homosexuels, il y a toujours le Pacs. Je
trouve que c’est suffisant. »
LG : Merci monsieur pour tant de bonté à notre égard. Excusez-nous
d'exister.
Jean-Claude Holtz,
maire de Stiring-Wendel : « C’est un très gros
problème. J’ai la conviction qu’un enfant a besoin d’un père et d’une
mère. Or, le mot mariage implique la création d’un foyer, d’une
famille." (...) Concernant le PACS : "Il y aurait peut-être des
problèmes de successions à régler ou des garanties à prendre sur la
protection des biens en cas de décès du partenaire. »
LG : A-t-on le droit d'avoir une autre conviction que la vôtre ? Et si
demain une loi républicaine est contraire à vos convictions ?
Le PACS a été voté en 1999, au siècle dernier. Soudainement
tout le monde semble d'accord pour l'améliorer... ce qui n'était pas
encore d'actualité en ce début 2012. Le plus curieux, c'est que ceux
qui étaient contre le Pacs en 99 (je ne sais pas si c'était le cas de M.
Holtz) semblent aujourd'hui les principaux militants pour son
amélioration. Ils auraient pu se manifester plus tôt ! Mais j'ai le
sentiment qu'ils s'en foutaient un peu, des homos et de leur pacs.
Laurent Kleinhentz,
maire de Farebersviller :
« Je ne suis pas pour consacrer un mariage hors norme. C’est contraire
à la loi divine. Maintenant, si la loi est votée, je m’y plierai. Je
ferais contre mauvaise fortune, bon c½ur »
LG : La loi divine a condamné durant des centaines d'années les
homosexuels à périr sur le bûcher. Je savais que la Lorraine profonde
pouvait avoir parfois une cinquantaine d'années de retard sur la
civilisation. Mais là on remonte à l'ancien régime ! Bon je suis quand
même rassuré. On ne va pas rallumer les bûchers de sodomites à
Farebersviller, grâce à votre bon c½ur.
Léonce Celka,
maire de Seingbouse, concernant un possible mariage dans sa
commune :
« J’espère que l’occasion
ne se présentera pas… Je ne vois pas pourquoi le gouvernement fait de
ce sujet une priorité, il y a d’autres choses à régler avant. D’autres
points faisaient parties du programme de François Hollande et on ne se
dépêche pas de les réaliser pour autant. »
LG : Tout le monde sait bien que tous les ministres ne reprendront le
travail et ne s'occuperont des problèmes des français que lorsque les
homos pourront se marier. Rien ne sera entreprit avant. Il parait même
que le mariage homo sera la seule promesse tenue par Hollande puisque
toutes les autres sont déjà abandonnées.
J'espère qu'il n'y a pas de couples homos à Seingbouse, il doivent se
sentir soutenus et aimés de leur municipalité après ce beau message
d'amour de leur maire.
Nota.
Seul Laurent Kalinowski, le
maire de Forbach, en Moselle Est, s'est exprimé pour le mariage pour
tous mais a surtout avancé de nombreux arguments concrets et factuels :
« Le mariage civil, c’est
avant tout l’union de deux personnes qui permet de donner des
garanties, des droits et des devoirs au couple » ; « Si dans un couple,
l’un des deux décède, le Pacs ne prévoit pas le même accompagnement que
le mariage » ; « Le mariage, c’est une
manière de sécuriser l’avenir de l’enfant en cas de décès d’un des deux
membres du couple. » ; « L’aboutissement de ce projet de loi ne
signifie pas que tous les couples homosexuels vont se marier. Dans les
pays où cela a déjà été mis en place, cela n’a pas eu d’incidences très
conséquentes. »
LG : Il reste quand même un espoir que la Lorraine profonde devienne un
jour une terre de tolérance et d'ouverture. Merci au maire de
Forbach d'avoir étudié le sujet avant de s'exprimer publiquement.