Mariage, parentalité...
Notre bonheur est d'utilité publique !
La présente plate-forme des
revendications a été réalisée par l'ensemble des associations LGBT
(Lesbiennes, Gays, Bi et Trans) de Lorraine sous l'égide du Collectif
LGBT Lorraine, collectif d'organisation de la Marche des Fiertés LGBT
de Lorraine. Le titre de la plate-forme est le slogan qui sera apposé
sur la banderole de tête de la manifestation qui se déroulera à
Nancy le samedi 2 juin 2007.
L'édition 2007 de la Marche
de Lorraine se place délibérément dans le contexte des échéances
électorales françaises de cette année. A l'heure où l'ouverture du
mariage aux couples de même sexe avec accès à l'adoption et la
procréation médicalement assistée sont au coeur des débats de société,
nous demandons à tous les élus de la République de se prononcer en
faveur de l'égalité et de la dignité des personnes LGBT dans la société
française.
Une République à la traîne
des monarchies d'Europe occidentale ?
L'étude comparative des
droits des homosexuels en Europe occidentale permet de constater le net
retard de la France par rapport à ses voisins et partenaires. En
Belgique, le mariage des couples homosexuels est autorisé depuis 2003
et l'adoption depuis le 30 juin 2006 ; en Espagne, pays pourtant
traditionnellement catholique et jeune démocratie, le mariage et par
voie de conséquence l'adoption, sont ouverts aux homosexuels depuis
juin 2005, une loi votée en novembre 2006 permet, malgré des conditions
discutables, aux personnes Trans de changer d'identité à l'état civil
sans pour autant avoir pratiqué au préalable une opération génitale ;
aux Pays-Bas, mariage et adoption sont possibles depuis 2001 ; en
Grande-Bretagne, l'adoption est légale depuis le 7 novembre 2002 et les
droits ouverts aux couples homosexuels par le " Civil Partnership " du
5 décembre 2005 se rapprochent de ceux résultant du mariage.
Bilan : les royaumes
d'Europe occidentale garantissent mieux l'égalité et la liberté de
leurs sujets que notre République celles de ses citoyens, alors que
cette même République s'est donnée pour devise : "Liberté, Egalité,
Fraternité".
Notre Parlement a fini par
permettre la condamnation des propos homo-lesbophobes (en excluant les
personnes Trans de la loi !), et il demeure responsable de nombre de
discriminations fondées sur la seule orientation sexuelle et sur le
genre.
Il est temps que le
Parlement, qui fut, il n'y a pas si longtemps encore, le phare de notre
démocratie, prenne acte de l'évolution de la société. Nous demandons
l'égalité en matière de droits civils et sociaux (mariage, adoption,
accès à la PMA, congé pour le deuxième parent, allocations familiales,
partage de l'autorité parentale, etc.).
Pour une reconnaissance de
l'homoparentalité !
Le 25 janvier 2006 ont été
publiées les conclusions de la Mission Parlementaire sur la Famille.
Dans ce rapport, on ne fait d'aucune manière mention de propositions
concrètes visant à établir des lois reconnaissant ou protégeant les
nouvelles formes de famille, notamment homoparentales. En réalité,
toute proposition relative à l'adoption par des couples de même sexe y
a été écartée. A l'heure actuelle, on estime à environ 30 000 le nombre
de couples homoparentaux en France, de même, on sait qu'entre 100 000
et 500 000 enfants sont élevés par au moins un parent lesbien, gay, bi
ou trans. L'homoparentalité n'est plus une abstraction mais une réalité
indéniable qui se développe et existe hors du cadre de toute
législation, laissant ainsi parents légaux, co-parents et enfants dans
un complet flou juridique. Il est plus que temps de remédier à cet état
de fait. La réforme du droit de la famille est une réforme pour un
droit ouvert sur la pluralité des formes familiales, un droit qui
accepte que la réalité ne fait pas toujours coïncider le biologique, le
juridique et le social pour les mêmes personnes. Ces revendications ne
concernent pas seulement les familles homoparentales mais toutes les
familles contemporaines.
Pour l'égalité dans les
procédures d'adoption
De nombreuses études
sociologiques démontrent que l'éducation d'un enfant par un couple de
même sexe n'est nullement génératrice de traumatisme spécifique, les
seuls problèmes auxquels ces enfants sont confrontés sont plus
généralement l'intolérance des autres ou des discriminations, en
commençant par la loi elle-même. Tous les discours réfractaires ou
réticents à l'adoption homoparentale s'appuient sur des considérations
morales, éthiques ou idéologiques toutes relatives. La filiation ne
devrait se fonder que sur l'engagement et la responsabilité vis-à-vis
des enfants. Nous demandons :
- une égalité dans les
procédures d'adoption pour tous les célibataires sans discrimination
liée à leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ;
- l'ouverture de l'adoption
pour tous les couples, de même sexe ou de sexes différents, mariés,
pacsés ou concubins ;
- la possibilité d'adopter le
ou les enfants de sa / son partenaire que l'on soit célibataire, marié,
pacsé ou concubin.
Pour l'accès à la
Procréation Médicalement Assistée
Il existe à l'heure actuelle
diverses techniques permettant de concevoir des enfants. Pour être
autorisé à en profiter, les personnes désireuses doivent être majeures,
justifier d'un projet parental cohérent, s'engager à être parents,
et... être obligatoirement mariées. Cet état de fait ne tient encore
une fois aucun compte des réalités de la société, et nous savons par
notre vécu associatif que de nombreux couples de même sexe ou de sexes
différents, de nombreuses femmes, célibataires ou non, quelles que
soient leur orientation sexuelle, se rendent dans les pays limitrophes
afin de bénéficier de ces techniques. L'Etat Français continue à
ignorer sciemment cet état de fait ; nous lui demandons de prendre ses
responsabilités :
- en ouvrant l'accès à l'IDA
(Insémination par Donneur Anonyme) ou à la FIV (Fécondation In Vitro) à
toutes les femmes.
Pour une loi autorisant la
délégation de l'autorité parentale
L'homoparentalité et la
transparentalité sont une réalité indubitable et se développent hors du
cadre de toute législation, au détriment des familles concernées. Dans
la loi actuelle, l'enfant d'un couple homoparental gay ou lesbien ne
peut bénéficier que de deux parents légaux, ceux-ci détenant de facto
l'autorité parentale. Les liens parents - enfants doivent perdurer
au-delà des vicissitudes de la vie des adultes. Séparation ou décès ne
doivent pas priver brutalement un enfant des liens qu'il a pu tisser
avec ses parents sociaux. Afin d'en finir avec ce type de tragédie,
nous demandons :
- que soit ajoutée la
possibilité de déléguer l'autorité parentale au conjoint, partenaire
d'un PaCS ou concubin,
- qu'il soit clairement
affirmé que le changement d'identité de genre ou l'orientation sexuelle
ne peuvent en aucune façon être un motif de retrait ou de restriction
de l'autorité parentale.
« L'exception française » ?
Une indignité transphobe !
C'est à une véritable
politique discriminatoire que les personnes transgenres sont
confrontées, depuis des dizaines d'années, qu'il s'agisse des
gouvernements successifs, des institutions étatiques ou des soi-disant
« spécialistes de la transsexualité », faux scientifiques et vrais
psychiatres normatifs...
Il est temps d'en finir avec
cette maltraitance organisée, que l'opinion commence à découvrir avec
stupéfaction puis indignation ! Pour les Trans, l'heure n'est plus à
pleurnicher et à subir sans réagir les mauvais traitements qu'on
inflige aux moins informé(e)s et aux plus faibles. Nous exigeons que la
République reconnaisse enfin les personnes Trans comme des êtres
humains à part entière. Nous exigeons de bénéficier à notre tour, et
tout de suite, de ce qui est inscrit au fronton de nos édifices : «
Liberté - Égalité - Fraternité » !
L'Etat français : un état
transphobe
C'est à une véritable
politique de haine de l'État français à l'égard de la communauté Trans
que nous assistons.
Imaginez-vous ce que c'est
de vivre quotidiennement avec des papiers et une dénomination légale
qui ne correspondent plus en rien à son mode de vie et à son apparence
? Comment, avec des papiers d'identité en décalage avec son apparence,
réussir un concours ? Postuler à un emploi ? Voter ? Signer un bail ?
Régler par chèque ? Effectuer la moindre démarche de la vie courante ?
Pour les transgenres, c'est un combat quotidien, un véritable parcours
du combattant, usant pour les nerfs ! Pour beaucoup, c'est
l'effondrement sous les coups répétés, la dépression, voire pire... À
ce traitement, seuls les plus forts survivent ! La sélection naturelle
en quelque sorte !
Au moment où l'Espagne vient
d'élaborer une législation qui, pour n'être pas parfaite, est la plus
avancée d'Europe, « l'exception française » tant vantée est seulement
une indignité à la française !
Oui, il faut des mesures
d'urgence pour les transgenres :
- Le retrait de la
trans-identité de la nosographie psychiatrique (DSM-IV : liste des
maladies mentales) ;
- L'abolition immédiate des
protocoles dits « officiels » (alors qu'aucune loi ne les valide !),
véritables machines à décerveler, discriminer et normer les Trans, et
leur remplacement par un accompagnement médicalisé adapté, pour celles
et ceux qui le désirent, dans un climat de respect et d'écoute ;
- Le libre choix de ses
médecins pour les Trans comme pour tout autre citoyen ;
- Le remboursement par la
Sécurité Sociale des soins et des opérations dans toute l'Union
européenne, et hors U.E . lorsque la qualité des soins est attestée ;
- La création d'une ALD Trans
médicalisée non obligatoire et non discriminante en remplacement de
l'ALD pour Trans sur surveillance psychiatrique ;
- L'attribution sur simple
demande d'une Carte Vitale conforme à notre identité de genre ;
- Le respect de la vie privée
des personnes Trans par les entreprises et les administrations
(modification, sur simple demande, des civilités et prénoms sur les
factures et courriers) ;
- L'intégration de la
trans-identité parmi les motifs de discrimination condamnés par la loi
;
- Le droit au changement
immédiat d'état civil et des papiers usuels pour toutes et tous,
indépendamment du sexe biologique et en fonction du genre affirmé par
les personnes concernées ;
- Le droit à l'adoption et à
la P.M.A pour les personnes Trans ;
- L'arrêt des mutilations
sexuelles sur les enfants intersexués ;
- La modification de la
mention du sexe sur l'acte de naissance intégral.
Les gouvernements successifs
ont délibérément fait de nous des citoyens de seconde zone, et organisé
une pathologisation orchestrée par le lobby médicalo-psychiatrique !
Cela doit cesser : dans une démocratie, la différence ne doit plus être
considérée comme une maladie mentale et justifier des atteintes
intolérables à la dignité humaine !
L'article 1 de la
Déclaration des droits de L'Homme et du Citoyen affirme : « les hommes
naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Nous demandons à
tous les partis démocratiques, à tous les syndicats, à toutes les
associations de défense des droits de l'homme de se prononcer pour le
respect des droits des transgenres. Quant au gouvernement, à lui de
garantir aux Trans les mêmes droits qu'aux autres citoyens !
Lutte contre le SIDA, la
supercherie de la Grande cause nationale 2005
Un an et demi après que la
lutte contre le SIDA ait été déclarée Grande cause nationale, qu'en
est-il ? Rien et pire encore :
- fermeture de deux Centres de
Dépistages Anonymes et Gratuits (CDAG) en Moselle ;
- distribution parcimonieuse
des préservatifs par la DDASS de Meurthe-et-Moselle ;
- restriction budgétaire pour
toutes les associations investies dans la lutte contre le SIDA.
Cette déclaration qui était
porteuse au départ de plein d'espérances, laisse au final un goût
d'amertume chez les un(e)s et les autres. Beaucoup de bruit pour rien.
Pourtant, les chiffres sont alarmants. Le virus du SIDA nous touche
toutes et tous : dans le monde, 1 nouvelle contamination toutes les 6
secondes et un décès toutes les 10 secondes. 7000 nouvelles
contaminations en France pour 2005.
L'argent est le nerf de la
guerre. La lutte contre le VIH passe aujourd'hui nécessairement par des
batailles financières. Les belles idées généreuses et la présence sur
le terrain des salariés et bénévoles ne suffisent plus à faire bouger
les choses sur le plan de la recherche et de la prévention si on ne se
donne pas les moyens de progresser. Tout est question de volonté
politique et de transparence quant à l'efficience de l'utilisation des
sommes allouées en fonction des projets proposés. Or, que constate t-on
? Que face aux restrictions budgétaires, loin de s'unir en fonction de
leurs spécificités, les associations qui ont fait de la lutte contre le
VIH une de leur raison d'être se livrent à des querelles intestines
pour savoir qui bénéficiera le plus de la manne de l'argent public
distribué au compte-goutte.
Pour toutes ces raisons,
nous demandons :
- que l'ensemble des acteurs
de lutte contre le VIH s'unissent dans les combats qui sont les leurs ;
- davantage de moyens alloués
aux associations afin qu'elles ne soient plus contraintes de réduire
leurs actions de prévention et les services rendus à leurs usagers ;
- la création et la
distribution de nouveaux documents de prévention VIH / IST afin de
remplacer les anciens qui ne remplissent plus leur rôle tant le public
s'y est accoutumé ;
- que les collectivités
territoriales travaillent avec les associations à la mise en place
d'une politique de prévention spécifique à chaque territoire ;
- que l'Education nationale
prenne ses responsabilités en faisant appliquer réellement dans les
établissements scolaires les directives relatives à la sexualité dans
toutes ses dimensions (prévention, contraception, affichage des numéros
azurs, pluralité des orientations sexuelles et affectives ainsi que des
identités de genre dans les cours d'éducation à la sexualité, par le
biais des services de la médecine scolaire ou en faisant appel à des
intervenants spécialisés dans le cadre d'actions ponctuelles.).
Contre l'influence des
institutions religieuses sur le pouvoir politique, un sursaut laïque
est nécessaire !
L'hystérie homophobe du
Vatican...
Depuis 2003, on ne compte
plus les déclarations fracassantes et les manoeuvres politiques de
l'Eglise catholique contre les personnes lesbiennes, gaies, bi et
trans, les femmes et le droit de tout à chacun de pouvoir disposer
librement de son corps. En Europe comme dans le reste du monde, il ne
se passe pas un mois sans qu'un évêque ne relaie auprès de ses fidèles,
devant les médias ou dans les sphères politiques cette hystérie
homophobe propagée par le Vatican. La plupart de nos concitoyens
sous-estiment le pouvoir d'influence de la curie romaine (" Qui écoute
encore la parole du pape ? "). Pourtant les faits précités parlent
d'eux-mêmes. En janvier 2005, 174 parlementaires français se sont
prononcés clairement contre l'ouverture du mariage aux couples de même
sexe et contre toute forme d'homoparentalité. Parmi eux, beaucoup ont
déclaré que leur prise de position était directement en lien avec leurs
convictions religieuses. C'est le cas, par exemple, de M. Céleste LETT,
député-maire de Sarreguemines. Même s'il est sans doute vrai que les
populations catholiques d'Europe de l'Ouest prennent parfois leur
distance avec les discours rigoristes de leur institution, il n'en est
pas de même dans les pays majoritairement catholiques des autres
continents et d'Europe de l'Est. Il est difficile d'ignorer la
corrélation entre l'homophobie d'Etat de la Pologne et la connivence
des autorités de ce pays avec le SaintSiège et des autres institutions
religieuses !
Bien sûr, nous n'oublions
pas pour autant la convergence des discours de haine et de rejet des
responsables des autres traditions chrétiennes et monothéistes qui,
préférant restés figés sur des dogmes moyenâgeux, se montrent
terriblement ignorants et démunis devant la sexualité et tout ce qui a
trait à l'intimité. Jusqu'à ignorer les acquis des sciences humaines,
historiques et sociales. Curieusement, ils s'accordent plus souvent par
la haine que par l'amour comme cela devrait être le cas. Ils favorisent
et parfois ordonnent directement des actes d'une barbarie insoutenable
envers les femmes et les personnes lgbt. Nous n'oublions pas les deux
adolescents homosexuels pendus en Iran le 19 juillet 2005 au nom de
l'Islam. Nous n'oublions pas ces femmes condamnée à la lapidation selon
la loi de la Charia , au Nigeria, en Afghanistan, en Iran, au Pakistan.
Nous n'oublions pas les deux manifestants poignardés par un juif
intégriste lors de la première World Pride de Jérusalem le 30 juin
2005. Nous n'oublions pas, en 2005, le passage à tabac de participants
à la « Marche de la Tolérance » à Varsovie par les militants
Intégristes catholique de la Ligue des Familles Polonaises avec la
complicité passive des forces de l'ordre. Nous n'oublions pas les
appels à la violence émis par les responsables religieux musulmans et
orthodoxes à l'encontre des participants à la première Gay-Pride de
Moscou en 2006.
Si nous sommes tout
particulièrement attentifs aux actes et discours homophobes véhiculés
par le Vatican et les responsables religieux de toutes obédiences,
c'est que nous n'oublions pas, non plus, que les personnes lgbt
comptent parmi elles et parmi ceux qui les soutiennent dans leur combat
pour la dignité, de nombreux croyant de toutes confessions qui se
trouvent écartelés entre leur foi sincère et la condamnation sans
équivoque de leur vécu et de leur intimité.
Respect du principe de
laïcité
Face à l'intolérance à
l'égard des personnes lgbt, manifestés par toutes les institutions
religieuses, nous nous devons collectivement d'être vigilants quant au
respect du principe de laïcité. Aujourd'hui encore, à la veille
d'échéances importantes dans la vie de notre pays, des responsables
religieux de plusieurs obédiences de la région lyonnaise se sont
invités dans le débat politique et sociétal. Apeurés par une société
qui change et dont les points de repères se déplacent, ils ont signé le
6 février 2007 une déclaration commune appelant les futurs responsables
politiques à maintenir l'institution du mariage républicain comme étant
l'union d'un homme et d'une femme. Utilisant les pires raccourcis
idéologiques, ils n'ont pas hésité, non plus, à faire usage de la peur.
La reconnaissance par la République de l'union de deux personne de même
sexe conduirait selon eux à ''déstructurer l'humanité'' et amènerait
''un bouleversement aux conséquences catastrophiques''. Ils nous ont
fait le même coup pendant le débat public sur le PACS, ainsi qu'en
Espagne avant la légalisation de l'ouverture du mariage aux couples
homosexuels (l'Espagne aurait du s'effondrer). Soyons sérieux ! Quand
est-il aujourd'hui ?
C'est pourquoi nous appelons
nos concitoyens et les élus de la République, qu'ils soient croyants,
athées ou agnostiques à dénier au communautarisme religieux tout droit
d'ingérence dans la vie politique en France et dans les institutions
européennes.
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