Discours prononcé par
Hélène, représentant l'Association lesbienne et féministe LESBIENNEES
de Nancy
Je suis née dans le pays des droits humains. On
m'a appris que ma République était LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE et
LAICITE.
La LIBERTE de ma République
m'autorise à être lesbienne mais pas à le montrer.
L'EGALITE de ma République
fait de moi une demi-citoyenne qui n'a pas le droit à la parentalité et
qui ne peux pas choisir... de ne pas se marier.
La FRATERNITE de ma
République fait semblant de se soucier de mes frères gays, oublie trop
souvent mes soeurs lesbiennes et martyrise mes frères et soeurs trans.
La LAICITE de ma République
permet que des valeurs et croyances religieuses, liberticides et
inégalitaires, pèsent sur les lois républicaines au point de les rendre
complices d'une morale bien pensante.
Ma République se prétend
modèle politique pour ses voisins européens. Ma République est
aujourd'hui à la traîne de toutes les monarchies d'Europe occidentale :
Grande Bretagne, Pays-Bas, Espagne, Belgique et Danemark accordent des
droits égaux à leurs sujets. Ma République devrait avoir honte.
Aujourd'hui, LesBienNées
font un rêve.
Nous rêvons d'une République
qui ne chercherait plus à faire entrer des êtres humains dans les
cases. Nous rêvons d'une République qui ne définirait plus ses citoyens
en fonction de leur sexe biologique, la partie ne pouvant être
l'expression du tout. Nous rêvons d'une République où, puisqu'il n'y
aurait plus de " mâle " ou de " femelle " sur l'état civil,
l'orientation sexuelle serait un non-sens.
Nous rêvons d'une République
où nous serions enfin libérés de normes sociales archaïques. Nous
rêvons d'une République qui applique vraiment son principe
d'universalité.
LIBERTE, EGALITE,
FRATERNITE, LAICITE.
Rien de plus, rien de moins.
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