La Meuse, département essentiellement rural, ne passe pas pour être le plus gay des quatre départements lorrains. Pourtant il existe une vie nocturne gay embryonnaire et on l'a doit à quelques initiatives courageuses.

Quelques patrons de restaurants accueillent les homos avec bienveillance mais sans exclusivité. A Verdun, le restaurant "Le Picotin" organise régulièrement des spectacles de travestis depuis déjà quelques années, et l'ambiance y est plutôt sympa. La troupe des Baronnes s'y produit régulièrement. Et en plus, on y mange bien, l'équipe de Lorraine Gay est fidèle à l'établissement.

Toujours à Verdun, une discothèque, bien que tout public, est aussi particulièrement accueillante pour les homos, garçons ou filles. Les Parents Terribles existent depuis 20 ans mais ce n'est que depuis une dizaine d'année que cette boîte est dirigée par Fabrice Knap. "Je suis arrivé dans cet établissement en 1985", déclare Fabrice, "j'y étais alors DJ, métier que je pratiquais depuis 1979. Je suis arrivé à Verdun avec armes et bagages. Mes armes c'était mes idées et mon savoir-faire, mes bagages, un peu lourds à porter à l'époque, c'était mon homosexualité. Au fil des années, j'ai su prouver à mes patrons que je pouvais prendre de plus en plus de responsabilités. C'est sans doute à cela que je dois d'être mon propre patron maintenant."

Le nom "Les Parents Terribles" est une référence à Cocteau d'où son coté gay friendly. L'animation musicale est proposée par Fabrice qui est régulièrement aux platines avec une musique généraliste mais aussi par un jeune DJ résident qui propose une programmation avant-gardiste. Fabrice organise presque chaque semaine des soirées à thèmes : STUDIO 54 (en référence à la célèbre boite new-yorkaise des années 80), LA NINETY NIGHT, LA SOIREE FRANCHOUILLARDE, LA SOIREE PLAGE et bien entendu, LA NUIT ROSE. "La Nuit Rose a une programmation uniquement house et musiques référence Gay", nous indique Fabrice. "Elle est fréquentée par quelques artistes et commerçants osant s'afficher dans notre département. Mais elle n'est, bien entendu, pas défendue aux autres personnes. Le public gay, et là, je ne trahis aucun secret, est le public le moins fidèle qui puisse exister. Toutefois j'estime que ce n'est pas une raison pour ne pas lui rendre hommage. Mais surtout, pour cette soirée, je pense aux jeunes garçons et jeunes filles, qui, malgré l'époque internet, se sentent seuls au monde. Et croyez moi, en Meuse, comme dans beaucoup de petits départements, c'est souvent le cas. Le public gay existe, le public bi existe et le public acceptant ou aimant ces deux mondes existe. Maintenant tout est une question d'équilibre. Mais là je parle de la nuit. Le jour est une autre histoire."